vendredi 19 juillet 2013

Sticky Fingers


Ceux qui fuient la Vénus à la fourrure (ici) pourront se servir dans ce gant : il vous invite.


madame 5 doigts - Sticky Fingers
Les doigts de latex qui collent et glissent à la fois...

L'Impasse - The Kinks Revisited

Ce soir, souvenons-nous de ces kokins de Kinks :


Avec leur allure mods, jeans serrés et jeux de mots à deux balles...Avant de se vautrer dans la coquetterie précieuse de l'orfèvrerie pop made in Britain (The Green preservation Society...), la bande à Ray Davies a quand même commis des monuments comme :

"Sunny Afternoon",

"You Really Got Me"

ou...Un petite toffee inconnue qui fond dans la bouche et reste pour longtemps, "I've Got That Feeling"

Pour l'heure, c'est "Dead End Street" qui est illustré.



Street near Gare de Lyon - ParisWarehouse near Bastille - Paris




 Où tout cela va-t-il nous emmener ?


Chantier - Escaliers - Maisons-AlfortLe Pantheon - Caveau - Paris


dimanche 7 juillet 2013

Façades façades

D'autres façades, d'autres trames, sur un autre continent, reflets et transparences dans Downtown Los Angeles.


façade-immeuble-building-LA-downtown-USA
 Ni début, ni fin, ni haut, ni bas, ni gauche, ni droite.

façade-immeuble-building-LA-USAfaçade immeuble LA - USA


Promesse de transparence, la façade ne renvoie que l'image déçue de celui qui veut voir à travers. Et comme souvent il faut attendre la nuit pour que tombe le voile du miroir...Et se rendre compte qu'il n'y avait pas grand chose d'intéressant à voir.


façade-immeuble-LA-offices-night-USA

US parking lot

Parking aux Etats-Unis,

de nuit...
Apocalypse Demain - Dr Gonzo
Equilibres précaires



  et de jour
Apocalypse Demain - Dr Gonzo
verticalité, tremblote






lundi 17 juin 2013

Vénus à la fourrure




En 1967, comme tout le monde, le Velvet Underground décide de marquer l’histoire de la musique pop en injectant dans les veines des rares aficionados de l’époque un poison violent, une héroïne à retardement qui, quarante ans plus tard, a contaminé le monde de la musique pour s’imposer, seigneur décadent, comme le monument de la perversion urbaine, le témoignage de l’ombre glauque qui règne sur les rues sombres de Gotham.

Louvre - Venus In Furs
Au tiers du disque, à peine digéré Femme Fatale clamé par Nico le glaçon, ce bon vieux Lou décide de poser son parlé-chanté inimitable sur un tapis de désaccords et de larsens à l’alto exécutés par John Cale l’extrémiste. Le thème subversif du maître et de l’esclave, les paroles, jusqu’au titre Venus In Furs, sont directement inspirés du roman de Leopold Von Sacher-Masoch : La Vénus à la fourrure. Cet ouvrage a défini le masochisme, le terme est dérivé du nom de l’auteur, et le style comme l’histoire rappellent les variations du romantisme noir que Huysmans ou Baudelaire porteront aux nues. Il y est question d’un jeune homme envoûté par une amante dominatrice, d’une statue interdite qui luit dans les bois, la nuit.
La Vénus à la fourrure est aux Cinquante nuances de Grey ce que Charles Manson est à Bécassine.

« Il faut qu’elle se montre cruelle envers moi pour que je puisse l’adorer »
« Lentement, avec une majesté indolente, elle gravit les marches de marbre, abandonne sa précieuse pelisse et pénètre d’un pas nonchalant dans la salle envahie par la fumée argentée d’une centaine de bougies. »

Venus In Furs - Tête d'Or - Lyon - Spring-Breakers


Vers la fin du roman, l’essentiel observateur, voyeur et rival se personnifie : c’est le Grec, qui emportera les faveurs de la Vénus pour qui le narrateur est devenu esclave :
« ‘Lorsque le lion qu’elle a choisi pour compagnon se trouve attaqué par un autre lion, raconte le Grec, la lionne se couche tranquillement et contemple le combat. Si son mâle succombe, elle ne l’aide pas ; elle le regarde avec indifférence mourir dans son sang sous les griffes de son rival, et elle suit le vainqueur, le plus fort. C’est dans la nature des femmes.’
Ma lionne me lança alors un coup d’œil bizarre. Je frissonnai sans savoir pourquoi, et la lumière rouge de l’aurore nous plongea tous les trois dans le sang. »

Venus In Furs - orly parc méliès

Voici ce que Lou Reed en a tiré :
“Downy sins of streetlight fancies
Chase the costumes she shall wear
Ermine furs adorn the imperious”

“Severin, severin awaits you thereI am tired, I am weary
I could sleep for a thousand years
A thousand dreams that would awake me
Different colors made of tears”



Venus In Furs - orly parc Méliès



mardi 11 juin 2013

Normand janvier

Rigueur pétrifiée de l'hiver, de la buée sur l'objectif.

Apocalypse Demain - Dr Gonzo
Six petites pustules bourgeonnent dans le givre



Apocalypse Demain - Dr Gonzo
Branches mortes implorant le ciel, se démènent dans du coton.



Apocalypse Demain - Dr Gonzo


Mont d'Huisnes

Tout près du Mont Saint-Michel se trouve un mausolée allemand, au Mont d'Huisnes. Et c'est le seul sur le sol français.

Apocalypse Demain - Dr Gonzo

Apocalypse Demain - Dr Gonzo

Quasi-circulaire, l'édifice est percé de deux niveaux d'alvéoles renfermant chacune des dizaines de tombes de soldats, répertoriés par des plaques de bronze.

Apocalypse Demain - Dr Gonzo

Un mausolée n'est bien entendu pas un cimetière : toute la petite famille est dans le même ensemble funéraire, de proportions plus ou moins impressionnantes.

Apocalypse Demain - Dr Gonzo

Celui du Mont d'Huisnes est d'une austérité impressionnante, il fut conçu par des étudiants en architecture allemands, dans les années 1950.

Un livre du souvenir est ouvert, à la sortie, pour laisser des messages d'espoir, de paix, etc. Pourquoi, mais pourquoi, un type en visite dans le coin a-t-il laissé ce commentaire laconique : "Cool" ?? A quel degré d'ironie (ou de lobotomie) ressent-on de la coolitude ici ?

dimanche 2 juin 2013

Fenêtre Sur Cour

L'immeuble...La nuit...Le rêve du voyeur, et aussi celui de l'exhibitionniste.

Le soir tombe, et fenêtre après fenêtre...Une à une les cases s'allument, comme dans Billie Jean.

Apocalypse Demain - Dr Gonzo

Pas besoin d'avoir une jambe dans le plâtre ou de fricoter avec Grace Kelly, pour jeter un œil derrière les rideaux.

Apocalypse Demain - Dr Gonzo

(Réalisé avec l'aide d'Alfred Hitchcock)

mardi 28 mai 2013

Gisants sous le soleil


Trois Frères Unys...
Trois licornes de conferve voguant au soleil de midi parleront. 

Car c'est de la lumière que 
Viendra la lumière. Et resplendirra...

la croix de l'Aigle

Apocalypse Demain - Dr GonzoApocalypse Demain - Dr Gonzo

 
 Les gisants dorment sous le soleil froid des vitrails médiévaux. Ils les réchauffent doucement.

La défunte courtisane orientale a succombé sous les volutes d'opium ; son turban devient lâche, les riches velours de sa couche s'affaissent. Les sévères motifs géométriques de sa dernière demeure poseront sur elle un œil rigoriste pour s'assurer qu'elle ne s'éloigne plus jamais du droit chemin de la vertu.



Apocalypse Demain - Dr GonzoApocalypse Demain - Dr Gonzo



Le chevalier de Hadoque, lui, prend la pose. Nostalgique, le rougeoiement du crépuscule du soir à travers les motifs aux couleurs créoles lui rappelle ses exploits en mer des Caraïbes...

Jardin d'hiver


Apocalypse Demain Dr Gonzo
Vu à la Tête d'Or, après-midi brumeux...


 Des ombres malfaisantes se dessinent derrière les vitres crasseuses des grandes serres.


Apocalypse Demain Dr Gonzo
Le sanatorium des tortues abandonnées se mue, au cours de l'hiver, en cimetière de carapaces.


samedi 18 mai 2013

Bac à sable

Un chantier démentiel démarre à l'aube. C'est la vieille rengaine, le combat Homme vs Nature : les pelleteuses contre les sables mouvants.

Construction de l'ouvrage de liaison entre le Mont St-Michel et la terre ferme.

Apocalypse demain - Dr Gonzo
Un râteau, une pelle, et un bac à sable, seule la taille a changé : on est resté comme des gamins, en version mégalo.

Impressions du XIIè


Vu d'en haut, au petit matin,
Vu des quais de la Seine, de nuit.

Visions ferrées du XIIè arrondissement.

Apocalypse demain - Dr GonzoApocalypse demain - Dr Gonzo

jeudi 9 mai 2013

Cactus lyonnais

Ces cactus français, lyonnais même, sont piégés dans les hautes serres du Parc de la Tête d'Or.


Apocalypse Demain - Dr GonzoApocalypse Demain - Dr Gonzo

Apocalypse Demain - Dr Gonzo

Apocalypse Demain - Dr Gonzo


Effets visuels avec filtres Cokin - ni Instagram ni retouche

D'autres cactus ici :
cactus domestiques : http://apocalypsedemain.blogspot.fr/2012/11/cactus.html
cactus californiens : http://apocalypsedemain.blogspot.fr/2013/05/cactus-du-desert-de-mojave.html

Cactus du désert de Mojave

Des cactus partout, et ça commence aux Etats-Unis, en Californie, entre San Diego et le désert Mojave.

Apocalypse Demain - dr gonzoApocalypse Demain - dr gonzo

Joshua Trees et cactus "queues de castor", en couleur et noir et blanc.

Apocalypse Demain - dr gonzoApocalypse Demain - dr gonzo



Apocalypse Demain - dr gonzo
D'autres cactus, domestiques, vous attendent ici :
 http://apocalypsedemain.blogspot.fr/2012/11/cactus.html

mercredi 8 mai 2013

Passage Choiseul

Le Passage Choiseul dans le IIè arrondissement de Paris fut terminé en 1827. Il est aujourd'hui en semi-abandon, il vivote. Ouvert de neuf à vingt heures, voilà tout.

Au pic de son activité, il était rempli de magasins et de logements, et surtout, entre les deux Expositions Universelles, un petit jeunot y demeura avec ses parents commerçants. Le petit Louis-Ferdinand Destouches devait se souvenir de ce qu'il y avait vu, de la misère humaine et de l'envers du décor du Paris de la Belle Epoque. Dans Mort à Crédit, c'est rebaptisé "Passage des Bérésinas", et à en croire son verbe bondissant et obscène, cette petite rue couverte condensait à elle seule toute la bassesse, la pauvreté cachée et la saleté qui présidait en ces temps clinquants en façade.

Apocalypse Demain - Dr Gonzo




Les mots de Céline sont si pleins de bruit et de fureur qu'ils se passent de tout commentaire. Suffit de lire ; ça peut vous rester sur l'estomac quand on a pas l'habitude, mais rapidement on s'habitue, et on se délecte. Ca a des airs de revenez-y, cette plongée en enfer, avec force détails répugnants, scatologiques...Et en prime, on trouve toujours au milieu des saillies délirantes, ces pépites, des traits de plume définitifs qui volent haut, si haut, comme pour tenir la fange à distance le temps d'une phrase...

« Il faut avouer que le Passage, c’est pas croyable comme croupissure. C’est fait pour qu’on crève, lentement mais à coup sûr, entre l’urine des petits clebs, la crotte, les glaviots, le gaz qui fuit. C’est plus infect qu’un dedans de prison. Sous le vitrail, en bas, le soleil arrive si moche qu’on l’éclipse avec une bougie. Tout le monde s’est mis à suffoquer. Le Passage devenait conscient de son ignoble asphyxie !...On ne parlait plus que de campagnes, de monts, de vallées, de merveilles… »

Apocalypse Demain - Dr GonzoApocalypse Demain - Dr Gonzo

« Fallait se méfier du vol et de la casse, les rogatons c’est fragile. J’ai défiguré sans le faire exprès des tonnes de camelote. L’antique ça m’écœure encore, c’est de ça pourtant qu’on bouffait. C’est triste les raclures du temps…C’est infect, c’est moche. »

« Papa, il en dormait plus. Son cauchemar c’était le nettoyage du carré devant notre boutique, les dalles qu’il fallait qu’il rince tous les matins avant de partir au bureau.
Il sortait avec son seau, son balai, sa toile et en plus la petite truelle qui servait pour les étrons, à glisser dessous, les faire sauter dans la sciure. C’était la pire avanie pour un homme de son instruction. Des étrons, il en venait toujours davantage, et bien plus devant chez nous qu’ailleurs, en large comme en long. C’était sûrement un complot. »
 
Apocalypse Demain - Dr Gonzo

« Soudain, [au Passage], on a découvert que tout le monde était « pâlot ». On se refilait des conseils entre boutiques et magasins. On ne pensait plus que par microbes et aux désastres de l’infection. Les mômes ils l’ont sentie passer la sollicitude des familles. Il a fallu qu’ils se la tapent, l’Huile de Foie de Morue, renforcée, à redoublements, par bonbonnes et par citernes. Franchement ça faisait pas grand-chose…Ça leur donnait des renvois. Ils en devenaient encore plus verts, déjà qu’ils tenaient pas en l’air, l’huile leur coupait toute la faim. »

Apocalypse Demain - Dr Gonzo
Marionnettes flippantes semblant avertir d'un danger qui rôde




Apocalypse Demain - Dr Gonzo
Avant des becs de gaz, maintenant lampions façon fête foraine

« Souvent, j’en croise, des indignés qui [la] ramènent…C’est que des pauvres culs coincés…Des petits potes, des ratés jouisseurs…C’est de la révolte d’enfiltré…C’est pas payé, c’est gratuit…Des vraies godilles…
Ça vient de nulle part…Du lycée, peut-être…C’est de la parlouille, c’est du vent. La vraie haine, elle vient du fond, elle vient de la jeunesse, perdue au boulot sans défense. Alors celle-là qu’on en crève. Y aura encore si profond qu’il en restera tout de même partout. Il en jutera assez pour qu’elle empoisonne, qu’il pousse plus dessous que des vacheries, entre des morts, entre les hommes. »

Louis-Ferdinand Céline - Mort à Crédit - 1936