mercredi 2 janvier 2013

A Liverpool 3/4

Liverpool-Mersey-statue




Parfois quand on s’arrête le long de la Mersey, on a la chance de voir le soleil apparaître et égayer la rive opposée, toute de briques et de cheminées, habituellement plongée dans les nuages. La Mersey, ce fleuve très large à la limite de l’embouchure dans la mer, si trouble et si marron que les innombrables grues qui hérissent ses rives comme des pattes de crabes-araignées n’osent même pas s’y refléter.
Dans les docks ou, quelquefois, en centre-ville, on croise d’anciennes usines, de vieux entrepôts, en brique autrefois rouge et aujourd’hui noircie, qui parfois, mais rarement, se renouvellent, se réhabilitent, en ateliers d’artistes, en lieux d’exposition ou de happenings. C’est un moyen de conserver l’histoire, de garder les fantômes dans les murs.

Liverpool-docks-mersey
Entrepôts géants près du fleuve
 
 Liverpool n’est pas une ville fantôme. C’est une ville pleine de fantômes, ils y côtoient les vivants dans une harmonie plus ou moins acceptée. Les spectres peuvent être humains, ou bien faits de fonte et de pierre. Parfois, mais plus rarement, ils prennent la forme de creux, de vides, de terrains vagues où se dressaient autrefois les édifices cyclopéens qui fabriquaient, transformaient, stockaient, et employaient une quantité insensée de petites mains. Carcasses pourrissantes de vieux ponts inutilisés, masses silencieuses dressées face au fleuve, ce sont, à bien y regarder, des monuments. On peut même dire des monuments historiques, qui résonnent des voix des dockers, qui incarnent les coulisses effrayantes d'un rêve occidental aujourd'hui révolu.


Liverpool people waiting for bus
A l'arrêt de bus

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